Croisant une approche proprement historique avec des réflexions tirées des sciences politiques, du droit et de l’actualité diplomatique, le programme de ce colloque s’articulera en deux séances :
– La première sera consacrée à la période antérieure à la Seconde Guerre mondiale, en considérant les rares exemples anciens où fut pris en compte « le franc vouloir » des peuples dans la définition de leur sort, puis la timide émergence au XIXème siècle d’une pratique illustrée notamment par les referendums conduits sous Napoléon III et encouragée par l’essor du parlementarisme au tournant du siècle, et enfin les exemples nombreux liés pendant l’entre-deux-guerres à l’application des principes du Président Wilson et de la SDN puis à l’usage qu’en fit l’Allemagne nazie ;
– La seconde séance sera consacrée à la période postérieure à la fin de la Seconde Guerre mondiale qui a vu se multiplier de façon considérable, après la création de l’ONU, le recours au referendum dans le monde, notamment en Afrique (des indépendances des années 1960 aux cas plus récents du Sahara occidental ou du Sud Soudan), en Amérique (le Québec, les Malouines), en Océanie (la Nouvelle-Calédonie) et dans l’espace européen depuis 25 ans (Croatie, Danemark, Espagne/Catalogne, France, Grèce, Irlande, Islande, Pays-Bas, Royaume-Uni/Brexit/Ecosse, Slovénie, Suisse, Ukraine/Crimée etc.).
Sans faire l’inventaire exhaustif ni le bilan de ces multiples cas, le colloque de la Société d’histoire diplomatique visera à s’interroger, dans une perspective historique et avec le concours d’historiens, de diplomates et de juristes, sur les fondements, les modalités et les effets de cette pratique au plan des relations internationales et de l’action diplomatique, et à étudier en particulier son impact sur la décolonisation des pays de l’Afrique et sur la construction de l’Europe.