L’homme est un animal réfléchi mais aussi réflexif. Déchiffrer l’humanité en soi ou en l’autre, telle est la quête à laquelle s’attachent penseurs de tous ordres depuis l’Antiquité. Par l’observation de leurs semblables ou l’exploration de leur propre intériorité, les hommes relèvent la gageure de lire – au sens de décoder, mais aussi comprendre et interpréter – ce qui en eux constitue le propre de la nature humaine, souvent localisé dans la psyché. C’est dans ce creuset que se sont fondées les sciences de l’homme.
Entre concurrences et convergences, chacune de ces sciences a forgé sa propre grille de lecture, elle-même soumise à révision au gré des modes et des époques. L’articulation entre cerveau et psyché, activité neurologique et activité psychique, est au cœur des questionnements soulevés par ces tentatives d’appréhension de l’esprit humain. Si les motivations pour lire le cerveau ou la psyché, qu’ils soient normaux ou pathologiques, doivent être soumises à un examen critique, il faut également interroger la conceptualisation de la psyché comme code et resituer ainsi codage et décodage dans leur univers de production.
Cette journée « Lire le cerveau, lire la psyché » propose de faire dialoguer des spécialistes issus de discipline variées (anthropologie, psychiatrie, neurosciences, philosophie, lettres) autour des grilles de lecture de la psyché. Seront explorés : leur mode de constitution, leurs usages passés ou contemporains dans les différentes arènes sociales, leur critique, leur retentissement sur les représentations individuelles et collectives. Ces réflexions n’iront pas sans interroger le statut ontologique et épistémologique du concept de psyché.