À l’aube du XIIe siècle, un nouvel art musical et poétique naît dans le Sud de la France, le premier à se détacher d’un contexte religieux. Aussi, lire les troubadours, est-ce « remonter à la source de la poésie, et une poésie exigeante », selon l’expression de Michel Zink. Origine de notre musique savante profane, l’art complexe de trobar garde encore une partie de son mystère. Cet art réunit la composition du poème et de sa mélodie, comme le spécifie au début d’une de ses chansons l’un des premiers troubadours, Marcabru : « Fetz Marcabru los motz e·l so » (« Marcabru fit les mots et le son »). L’habile combinaison de l’un et de l’autre facilite également la mémorisation de la chanson. Que savons-nous de cet art raffiné et énigmatique neuf siècles après sa floraison ? Le colloque interdisciplinaire, qui réunit quelques-uns des meilleurs spécialistes des troubadours, en musicologie, en philologie et en histoire de l’art, s’efforcera de répondre à cette question.