Première séance. La résonance, entre corps et métaphore
Cette session interrogera le sens philosophique, musicologique et poétique de l’expression « cordes vibrantes ». On se penchera sur les phénomènes proprement physiques de la vibration comme tressaillement dans l’art ou comme effet produit par l’art : vibration des sons, résonance des cordes de l’instrument de musique (lyre, clavecin, orgue, harpe), vibration des nerfs et fibres du spectateur, tremblement de la main de l’artiste… Traditionnelle métaphore poétique, l’expression de « cordes vibrantes » ne permet-elle pas de concevoir l’émotion esthétique comme une vibration musicale ?
Deuxième séance. Relations résonantes
La métaphore de la « corde vibrante » permettrait de caractériser la relation esthétique pour désigner à la fois l’emprise, l’intérêt qu’exerce une œuvre sur son spectateur, et l’incitation de celle-ci à infléchir le sens ou les sensations reçues vers une réception comme recréation libre de l’art. On s’interrogera sur les effets de l’art pensés en termes de résonance : empathie, sympathie, catharsis, immersion… De quelle manière se propage la résonance ? Quel type de collectif peut construire la résonance ? Dans quelle mesure les émotions ressenties peuvent-elles rejaillir sur l’œuvre elle-même comme principe de co-création ?
Troisième séance. D’un art à l’autre : la vibration des œuvres
La peinture, la littérature, la sculpture, la musique produisent-elles le même type de vibration émotive, et comment ces formes d’art sollicitent-elles les différents sens auxquels elles sont traditionnellement rattachées ? Il s’agira dans cette séance de décloisonner les rapports entre formes d’art et effets sensitifs particuliers : Peut-on goûter un poème ? Voir une musique ? Entendre un tableau ? Dans cette perspective, on s’interrogera également sur la synesthésie elle-même en tant que forme possible de résonance.>
Quatrième séance. Vibrations créatrices : entre énergie et enthousiasme
Il s’agira ici de revisiter les théories de la création artistique, en interrogeant la traditionnelle théorie de l’inspiration poétique comme enthousiasme ou énergie sous l’angle de la résonance de l’œuvre. Quel est le rapport entre intention artistique et vibration créatrice ? Plus largement, la résonance est-elle la condition de la création ?
Cinquième séance. Pour un paradigme musical ?
Dans quelle mesure la relation esthétique est-elle redevable à l’ordre de l’écoute ? Le sublime peut-il s’entendre ? Qu’a apporté et que peut encore apporter le paradigme musical pour penser l’ensemble des productions artistiques, dès lors que sont envisagées la création, l’interprétation et la réception comme des vibrations et des recréations résonantes ?